Quand je suis descendue de
l'avion, il était environ 23 heures à Tunis,
c'était la fin août, l'air était chaud et doux,
j'ai ressenti immédiatement une joie et un bien-être qui ne
m'ont pas quittée tout au long du séjour. J'ai
découvert Carthage, Sidi bou Saïd, le musée du Bardo et les
souks de Tunis.
Ce que je ressentais en permanence, c'était
la douceur de l'air, et le mot qui virevoltait en moi était "suave",
suave comme le parfum du jasmin la nuit.
En avril 2001, je me trouvais à
Mahdia pour un stage de danse orientale. Mahdia est une petite ville côtière située à environ 50 km au sud de Monastir. Le tourisme
y est beaucoup moins développé qu'ailleurs dans le pays, je
rêvais alors d'organiser des stages de chant sur cette presqu'île...
J'arpentais la plage, je découvrais la ville, j'allais au hamman avec
les Tunisiennes, je m'imprégnais de la vie des gens, j'ai eu l'occasion
de danser dans des mariages et d'assister à des fêtes traditionnelles.
J'ai finalement passé plusieurs mois là-bas, car l'amour, cadeau de la vie, m'y attendait aussi... Je regardais le pays du
côté des Européens en vacances et du côté de
la vie des Tunisiens. Et voilà qu'en 2004, j'organisais mon
premier stage là-bas.
Ce que je propose c'est un temps
de ressourcement dans un hôtel très agréable en front de
mer avec de nombreuses activités possibles : massages et remise en
forme, sport, excursions (Monastir, El Djem, Kairouan), balades en mer ou
à dos de chameau et pourquoi pas danse le soir en discothèque.
Mais le plus important c'est la
liberté d'être.
Ce que je souhaite apporter aux
participants c'est de faire un pas de plus du côté de la vie,
et tous les moyens sont bons. Il me semble que la vie m'a
désignée pour transmettre avec ferveur le tarot et le chant.
Le stage a lieu le matin de 10h
à 13h, il comporte deux temps :
Au début nous sommes timides,
mais le bain sonore du groupe nous entraîne et nous soutient, il nous
aide à Oser, tel un trempolino sur lequel notre voix rebondit et
s'élance à nouveau.
Et quand on parvient à
lâcher le contrôle et
les jugements, il n'y a plus qu'à sentir le son nous
traverser et cela nous fait un bien immense.
Les ateliers nous invitent au voyage,
tels les ragas indiens qui sont du soir, du matin, de la pluie. Nous visitons
les ambiances sonores du monde. Il y a des jours où l'on chante
des sons graves comme les Tibétains, on s'imprègne de ces
sons et même à dix personnes on a la sensation d'être
un chSur immense qui résonne dans une cathédrale.
D'autres matins, on bouge comme
si nous étions des Africains et on transpire, laissant couler les
toxines des inhibitions, du stress, du doute et de la peur de se tromper, d'être en
danger.
Lorsque l'on chante avec cette sincérité-là,
on est un "arbre sonore"... & Et notre souffle anime et vivifie
la sève qui circule dans nos corps, nos chants libres deviennent alors
des chants forts, vivants, des chants de tribus issus de la mémoire
du monde.
Et après le barattage
du souffle vient le temps du repos, de la douceur et de cette douceur naît
le son qui s'étire, le son qui devient de la matière sonore
qui nous enveloppe. Le son fait des volutes, des arabesques, il danse en nous
et autour de nous, il s'envole par notre bouche et notre voix, il est caressant,
enveloppant, il nous précède, nous le suivons. Nous n'avons
plus qu'à expirer et à inspirer doucement, tranquillement et
le chant EST... et puis naturellement, peu à peu, souffle après
souffle, nous entrons progressivement dans le silence, le son est devenu vibration
pure et il résonne encore dans ce silence, le silence CHANTE, il pétille
et illumine nos cellules et s'étale comme un lac, plus de mots, plus de mental, nous sommes les pétillements
et le lac immense, nous baignons dans le CHANT de la Présence.
C'est pour ces moments-là que je continue d'avancer avec foi dans la transmission de ces ateliers que j'ai appelé « au coeur du son », ces moments précieux enchantent et soignent. Ce qui me tient aussi à coeur c'est la notion de bienveillance, et de fraternité. Et je peux dire que lors de mon stage de la Pentecôte en Tunisie, l'Esprit Saint était avec nous. Anne Ghodbane Richard
Une amie chanteuse a traduit les paroles
d'un chant yéménite qui me touche infiniment et qui illustre
l'esprit de mes ateliers :
Après les fatigues et lassitudes d'un
l'hiver qui se prolongeait, j'ai quitté mon quotidien pour une pose,
un envol, une semaine à la rencontre de la Tunisie, des autres, de
moi-même ailleurs.
De ce bout de terre, formant presqu'île,
repartir avec la chaleur du soleil, des regards et des sourires.
Superbes moments propices au bilan que me
suggère mon 70e anniversaire ! Un nouveau pays, la Tunisie et de charmants
tunisiens, un groupe motivé par le travail sur le corps et la voix
et le guide des tarots, deux amies très chères avec qui je chemine
depuis une dizaine d'années, les bains de mer et les massages... bref,
tous les ingrédients pour repartir gonflée à bloc et
décidée à prendre les décisions nécessaires
pour aller de plus en plus à l'essentiel. |